Nous tournons enfin la page sur l’année 2020 qui aura été pour nombre d’entre nous difficile. Entre la crise sanitaire qui a bouleversé tous nos repères et emporté des amis, proches et collègues, les attentats et mouvements sociaux qui ont ponctué notre actualité, et la crise économique qui s’installe dans le temps, nous sommes nombreux à souhaiter pouvoir passer à la fameuse « vie d’après » pour nous reconstruire. Patrick Briallart, Président de la CNAMS Île-de-France, revient sur cette année particulière et présente ses vœux pour cette nouvelle année.
Si vous deviez résumer 2020 en trois mots, quels seraient-ils ?
Résumer l’année en trois mots … sans utiliser ceux qui égrènent l’actualité … Je dirai « Annus horribilis« , « inédite« , « résilience« . Je sais que cela fait quatre mots, mais il m’est difficile de faire autrement tant cette année a été « horrible » que ce soit humainement, économiquement et socialement.
Elle est inédite à l’image de ce virus, qui mute à chaque instant, nous imposant son rythme, ses contraintes et son imprévisibilité. Inédite de par son caractère mondial également et surtout, parce qu’il oblige nos gouvernements à avancer à tâtons, s’observant, s’interrogeant sur les mesures à prendre, proposant tout et son contraire, donnant parfois une image d’inconscience ou d’irresponsabilité, d’autre fois de naviguer à vue.
Pour autant, seule l’histoire nous dira ce qu’il aurait convenu de faire.
Ce virus nous oblige également à faire preuve de résilience, à nous adapter et à nous repenser. Facile à dire mais difficile parfois à mettre en œuvre car ce sont tous les secteurs de nos vies qui sont ébranlés. Et pourtant, nous avançons, nous nous projetons dans un « monde d’après » dont on ne sait pas ce qu’il sera réellement.
Nous souhaitons tous une nouvelle année qui nous permettra de redémarrer économiquement, de pouvoir travailler, et d’avoir de nouveau une vie sociale et familiale sans contrainte ni barrière.
Quels ont été les événements les plus marquants pour votre organisation ?
Tout d’abord, la disparition de notre ami Bernard Stalter, Président de la CNAMS et de CMA France.
Nous avons été sous le choc en apprenant son décès : comme imaginer qu’un tel « gaillard« , vivant, pétillant, plein de vie et d’énergie puisse succomber à ce virus. Ce qui nous semblait « lointain » a pris soudain une dimension personnelle, qui a sidéré tout le monde.
Ensuite, bien sûr, il y a eu le premier confinement qui a stoppé net le monde entier, les mesures de couvre-feu, de fermeture des magasins soi-disant « non essentiels » et re-confinement « à la carte » permettant à certains de travailler, de prendre les transports, et interdisant aux autres de pouvoir exercer leur activité.
Cela a donné lieu à des scènes hallucinantes de petits commerces, artisans et restaurants fermés alors qu’ils avaient mis en place des mesures sanitaires strictes pour leurs clients et employés, à côté de scène d’affluence dans ou aux abords des grands magasins, dans les transports et parfois dans les rues.
Des situations incompréhensibles que j’ai dénoncées à différentes reprises [CP du 19/10/2020] [CP du 29/10/2020].
Enfin, cette crise nous a contraint à nous adapter et à dématérialiser nos échanges en organisant nos réunions dorénavant par écrans interposés. C’est le cas de nos conseils d’administration, réunions de Bureau mais également notre assemblée générale qui s’est faite en visioconférence. Mais aussi, le dernier congrès de la CNAMS qui a pris une forme hybride entre présentiel et distanciel.
Adaptation et résilience sont encore une fois essentielles.
Nombre d’artisans ont été impactés par les différentes mesures sanitaires imposées. Quelles ont été les actions de la CNAMS d’île-de-France et ses fédérations pour soutenir ces entreprises ?
Dès le premier confinement, nous avons décidé de nous mobiliser pour venir en aide aux artisans d’Île-de-France, notamment en centralisant la commande des masques et gel hydroalcoolique.
Avec Mouhssine Berrada, nous avons distribué les masques et gel aux différentes fédérations pour leur permettre, à leur tour, de les distribuer aux artisans afin qu’ils puissent ouvrir dès la fin du confinement.
Notre rôle est également de diffuser à nos adhérents les informations relatives aux mesures de soutien pour nos entreprises, gestion des protocoles sanitaires et évolution de la situation.
Nous avons su réinventer notre proximité digitale en créant un multisite d’informations, donnant de la visibilité à l’ensemble des organisations régionales adhérentes, et permettant la diffusion mensuellement d’une newsletter totalement dématérialisée.
Quels sont vos vœux pour 2021 et quelle citation pourrait les illustrer ?

Nos entreprises ont prouvé leur capacité de rebond dans la gestion des protocoles sanitaires et en prenant la voie du numérique. Je souhaite, comme beaucoup, voir le bout du tunnel et que nous ne soyons plus empêché de travailler.
Je veux croire en l’avenir, en attendant des jours meilleurs en corrélation avec nos valeurs artisanales.
Pour la CNAMS Île-de-France, 2021 sera l’opportunité de faire entendre sa voix et d’apporter son appui à l’ensemble des organisations adhérentes, pour permettre aux artisans d’Île-de-France de travailler sereinement.
Pour illustrer, je donnerai une citation de Sénèque :
« La vie n’est pas d’attendre que les orages passent, c’est d’apprendre a danser sous la pluie.«
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